J’ouvrai les yeux avec douleur. Depuis combien étais je dans cette infirmerie? Je n’avais plus vraiment la notion du temps et de l’espace. En tout cas, cet endroit était très propre et sentais bon. Le lit était si confortable. Je n’avais pas dormi sur un vrai matelas depuis des mois et cela me faisait un bien fou. Depuis mon arrivée, j’avais eu le droit a de nombreux repas constitués d’aliments sains et frais. Je reprenais des forces jour après jour. Mes petits bobos avaient étés soignés et désinfectés par des infirmières qui venait régulièrement changer mes pansements. Elles me m’adressaient pas la parole mais se montraient toutefois souriantes et sympathiques. Avant d’être ici, j’échappais a un horde de zombies tout en étant fatigué, déshydraté et affamé. Des personnes m’avaient surement sauvés la vie et ramenés ici mais dans quel but?

De toute manière, c’était trop beau pour être vrai. Une fois sur pied, on me demandera probablement de partir. Dans le pire des cas, je deviendrai une sorte d’esclave comme cela avait été plusieurs fois le cas. Je ne croyais plus trop aux miracles. Je réussis a me lever et a marcher jusqu’à la fenêtre. Dehors, il faisait beau et quelques personnes marchaient paisiblement. Je semblais être dans une petite ville bien organisée et il n’y avait aucun zombie. Comment ces gens faisaient pour vivre dans de tels conditions? C’était vraiment étrange. Par ailleurs, on m’avait confisquer mes affaires et mes armes. J’étais vêtu d’une sorte de pyjama tout bleu. Ce dernier était trop petit pour moi et accentuait encore davantage ma maigreur.

J’étais stressé. Je n’aimais pas trop être face a tant d’incertitudes. Je resta quelques minutes a réfléchir assis sur le lit. Je sentais une présence près de la porte de l’infirmerie. Je lança d’une voix inquiète: “Qui êtes vous? Répondez immédiatement!”. Mon petit cœur fatigué se mit a battre a toute allure. Je n’avais aucune arme pour me défendre et rien ne me disait que cette personne était pacifique. Si c’était une infirmière, elle serait directement rentrée dans la pièce et m’aurait inciter a m’allonger dans le lit.

PS: désolée étant au boulot et t'ayant assez fait attendre je mettrais les formes à mon RP quand j'aurais le time. Déso' & des bisous sur toué

Thomas...

Si j'avais cru une seconde le revoir dans ce monde de merde... On nous l'avait ramener faiblard, à peine conscient là dans le camps... J'avais à peine perdue ma partie animale, solitaire et méfiante quand j'allais de nouveau le rencontrer dans cette infirmerie.

Je lui avais rendu visite alors qu'il n'était pas réveillé. Il était mal en point. Les cernes ornaient ses yeux et les creusaient d'une teinte violâtre, son teint était d'un blême inquiétant. "Le temps nous l'dira, Lori", "C'pas dit qu'il s'en sorte", "Sa vie est entre ses mains maintenant." Un blabla insignifiant dans ce monde apocalyptique.
Avec Thomas on avait mis peu de temps à se connaître et à se comprendre. A se serrer les coudes... L'apocalypse avait été plutôt batarde avec nous. On avait subi les hommes, les vivants. On s'en serait bien passé...

Après plusieurs jours sans l'avoir trop embêté, tendant une oreille vers des nouvelles éventuelles, j'apprenais que Thomas s'alimentait, se reposait beaucoup et reprenait des forces. Ce qui me procurait un sentiment de satisfaction et de fierté. Il se battait.

Ce matin là, après un entrainement et une douche, je me permettais une visite. On m'indiquait qu'il était réveillé... Et vu la soudaine agitation, je comprenais qu'il était debout. Je retenais l'infirmière en la rassurant gentiment. Il fallait laisser à Thomas le loisirs de se lever. S'il se sentait prêt, il n'y avait pas de quoi s'empresser. Nous avions vécu pire que des blessures externes... Celles qui sont internes t'empêchent d'autant plus de te lever.... S'il était debout c'est que c'était bon signe.

Je me présentai dans l'encadrement de la porte, il était assis sur le lit. Un sourire se dessinait sur mes lèvres alors que je rattachais mes cheveux en queue de cheval. J'avançais afin qu'il puisse me voir quand il reconnaitra surement le son de ma voix. "- Bonjour Thomas...."

J'avais pris le temps de lui dégoter de nouvelles fringues propres que je posais sur une chaise. "-Comment te sens tu ?"

Il était inconfortable de ne pas savoir comment retrouver une personne, comment l'accueillir... Alors je restais là, le laissant s'exprimer et lui laissant son espace, consciente que trop de monde d'un coup le rendrait surement mal à l'aise.

La personne semblait timide et mal a l’aise. Mais finalement, elle finit par se montrer. Il s’agissait de Lori, une fille que je connaissais bien. J’étais ravie de la voir en vie. Cela me réconfortait aussi par rapport a cet endroit. Si Lori vivait ici, c’est que les conditions de vie ne devaient pas être trop désastreuses. Et puis, cela ne pouvait pas être pire que l’endroit d’ou je venais. Elle m’avait également amener des vêtements propres. Quel délicate attention! Cela me faisait vraiment plaisir! Je la regarda un petit moment et lui adressa un petit sourire avant de lui répondre: “Coucou Lori, ça fait vraiment plaisir de te voir en vie!”

Je ne savais pas trop quoi dire. Peut être comment elle était arrivée ici et comment elle avait survécut. Tout comme moi, je savais qu’elle avait vécue pas mal d’horreurs et par rapport a ça, on s’était beaucoup entraider pour avancer dans ce chaos. Je lui répondis calmement: “Oui, ça peut aller. Je reprend des forces petit a petit. J’ai eu beaucoup de chance encore une fois”. J’étais encore un peu trop faible pour me lever. Je regarda la brune en souriant puis me décida timidement a lui poser quelques questions. Après tout, je la connaissais bien et puis, je me demandais comment elle avait pu atterrir dans cet endroit. ‘Tu es arrivée ici depuis combien de temps? Cet endroit a l’air si paisible. Il n’y a pas de zombies ou de personnes tarées. Ça fait tellement bizarre de ne sentir aucun danger. Mais bon, je reste sur mes gardes. On ne sait jamais!”

Me voir en vie.... C'était pas le meilleur des termes, mais au moins il était certains que j'étais mieux en vie qu'autre chose. "- Je suis ravie de voir que tu t'en sois sortie. Je ne te cache pas que revoir un visage familier cela fait du bien."

Je me postai dans un coin de la salle et posai un regard par la fenêtre. Il est vrai que c'était étrange. J'avais eu du mal à me remettre dans le bain d'une vie tranquille, sereine... Sans avoir à dormir que d'un oeil pour sauver ses fesses au moindre mouvement brusque, battements d'aile ou autre bruit suspect.

Je voyais les gens traverser la rue sans que cela soit un mort décharné marchant, titubant les bras levés dans le seul but de manger. Les gens riaient, souriaient, bronzaient, jardinaient. Les trucs classiques de la vie d'avant...

Nous étions d'accord sur un point... Se méfier... Je ne souhaitai pas me reposer sur mes lauriers. Je sentais que ça n'allait pas tenir, qu'on allait nous jalouser, nous le prendre. Qu'une faille allait faire que nous allions tomber comme pour la zone 51. Mais cette fois je me sentais réellement prête à affronter ce monde. J'étais à présent plus entrainée, plus à même de me battre.

"- Mieux vaut se méfier de ce qui nous entoure, ce qui nous guette.... Depuis la zone 51, je suis un peu devenue parano'... Tu m'diras... on a pas eu de grande chance dans ce merdier..."

Je posais un regard un instant triste et sombre sur Thomas. Aucune méchanceté, loin de là. Mais il me comprenait. Il savait. On avait vécu quasiment la même chose. La même horreur humaine.

Lori semblait ravie de me revoir. J’étais persuadé qu’elle était morte. Comment avait t’elle pu survivre après toutes ces horreurs? On avait vécu a peu près les mêmes choses mais je pense que la brune avait encore encore plus souffert que moi. Je me demandais qu’elle était sa fonction ici. Elle était sans doute chargée de la sécurité ou du ravitaillement. Je l’imaginais mal faire la cuisine ou du ménage. Je la regarda un petit moment et lui demanda timidement: “Tu te plais ici?”J’imagine que les conditions de vie devaient être luxueuses surtout quand on a passé des années dans la crasse, le danger et la faim. Cela va faire bizarre d’avoir une vie quasi normale. Comme elle est déjà passée par la, j’espère vivement qu’elle m’aidera a me sentir mieux.

Elle me lança qu’il fallait se méfier de l’extérieur. J’étais complètement d’accord avec elle. Il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers. J’avais l’impression que les gens d’ici étaient trop laxistes et pas suffisamment conscient des dangers extérieurs. Je répondis sérieusement a la brune: “Oui c’est clair, on n’a pas été gâtés depuis le début de l’apocalypse, c’est le cas de le dire! J’espère que cet endroit restera debout mais je n’y crois pas trop. C’est un peu trop beau pour durer!”

Peut être que j’étais trop pessimiste. Après tout, peut être qu’avec le temps, il y aurait moins de zombies et de pillards. A vrai dire, je n’en savais rien. Mais j’étais persuadé que Lori était sur la même longueur d’ondes que moi sur ce point.

Posant un regard vague sur lui, je hochais les épaules à sa question. Se plaire était un bien grand mot.

- C'est... Comment dire.... Apaisant après une course folle pour la survie. Un point de chute, un havre avant de devoir recommencer. Survivre, se poser, s'enfuir pour vivre, survivre ect... Si tu vois ce que je veux dire... Je lui adressais un petit sourire. Le planning ne présageait rien de bien joyeux, j'avais juste eu de la chance jusque là.

C'est avec Caïn que j'en voyais davantage. Lui qui m'a tant appris jusque-là... Apprendre à me défendre était ma principale activité ici à part raser les murs en voyant des hommes croiser ma route. Parfois, il m'arrivait de refaire de la lecture aux enfants, des gâteaux ou autres.

- Après j'ai pu revoir des gens qui étaient à la Zone 51 et c'est ce qui est rassurant... qui booste... Tu vois ?

Je ne pouvais qu'acquiescer face à son opinion sur l'endroit.

- Profitons en tant que ça tient pour reprendre des forces et apprendre de nouvelles choses sans se reposer sur nos acquis et sur cette situation utopique.... Il faut que nous restions sur nos gardes... Et quand ça viendra, nous saurons quoi faire... Nous nous battrons ou nous sauverons notre peau... Et sûrement les deux par la même occasion... dis-je en passant ma main sur ma nuque... Mes doigts vinrent à toucher le pansement qui recouvrait ma plus grande honte.... Mon plus mauvais souvenir de cette apocalypse...

Celui d'appartenir à un pervers....

Chassant cette idée de mes pensées, je risquais un oeil par la fenêtre, histoire de m'assurer que cet havre n'était pas qu'un rêve....

- Alors dites moi monsieur Watson... Qu'avez vous fait avant d'arriver ici ? lui demandais-je en un sourire calme et doux à son attention.

Je pris l'initiative de m'asseoir non loin afin d'écouter son histoire s'il souhaitait déjà me la raconter.