Chapitre un : Félicitations, c’est une fille !
Je suis née à la fin du mois d’octobre 1986, à Gérone, en Espagne. Mes parents avaient donné naissance à un garçon trois ans auparavant. Ils rêvaient d’avoir une famille composée de trois enfants, malheureusement ma mère fut rendue stérile par un accident de voiture, lui faisant perdre l’enfant qu’elle attendait, cinq ans après ma naissance. Je fus donc la dernière, la petite princesse. Mon frère a toujours pensé que j’étais la préférée, parce que j’étais une fille. Il ne cessait pourtant pas de me répéter que ce n’est pas grâce à moi que la famille Del Aguila perdurerait dans le temps. Lorsque nous étions enfants, mon frère et moi passions notre temps à nous battre. Tous deux dotés de forts caractères, il était impératif de montrer à l’autre lequel était le plus fort, et parfois même le plus vicieux.  J’étais déjà une peste, dès ma plus tendre enfance. A l’école, j’étais très bonne élève, mais les instituteurs disaient que mon caractère me jouerait des tours plus tard. Mes parents n’eurent d’autres choix que de sévir avec moi.

Chapitre deux : La majorité, direction les Etats-Unis.
C’est lorsque j’eus dix-huit ans que mes parents m’envoyèrent aux Etats-Unis pour commencer des études dans le domaine de la médecine. C’est d’ailleurs moi qui le leur avais demandé, je savais que les diplômes américains avaient plus de valeur que nos diplômes nationaux. J’avais développé un fort esprit de compétition. Il fallait que je sois la numéro un, n’ayant aucun scrupule à écraser tout ce qui me faisait obstacle, une vraie tornade. J’ai vite déchanté lorsque je fus recalée dès la fin de ma première année à l’université. Mon amour propre en a pris un sacré coup, tout comme mon égo. L’enfant prodige n’était plus, il fallait que je me fasse une raison. En réalité, j’ai vite compris que ce qui m’ennuyait, c’était la passivité. Je ne parvenais pas à m’investir dans mes études, parce qu’il me manquait ce côté pratique et actif de la formation. J’ai décidé de tenter ma chance en passant un diplôme me permettant de devenir ambulancière. J’aimais être au service des gens, contrairement à ce que pouvait laisser présager mon fichu caractère. C’est durant cette formation que j’ai rencontré Gloria, celle qui deviendrait ma meilleure amie.

Chapitre trois : Bienvenue dans la vie active.
A la suite de cette formation, j’ai rapidement trouvé un emploi. Je travaillais avec Gloria. Nous ne comptions pas nos heures, toutes deux passionnées par la profession que nous exercions.  Nous trainions avec d’autres collègues, avec lesquels nous allions boire des coups après le travail. Un bon moyen de décompresser, et puis j’ai toujours raffolé de la Téquila. C’est lors d’une de ces soirées que j’ai rencontré celui avec qui je voulais passer le reste de ma vie : Daniel. Il était charmant et me faisait rire. Avec lui, je n’étais plus la même, je faisais preuve d’une extrême douceur, moi qui suis pourtant assez bourrue en règle générale. Nous avons pris un appartement et projetions d’avoir un enfant. Je n’étais pas très branchée mariage, et lui non plus. Un soir, alors que nous étions en intervention, c’est là que le monde s’est écroulé.

Chapitre quatre : c’est la merde, chacun pour soi désormais.
Nous étions à San Francisco quand tout a commencé, appelés en renfort sur un gigantesque accident de la route. Quand nous sommes arrivés, les morts se relevaient. Je n’en n’avais pas vu sur le chemin, pas de cadavres, rien. C’était effrayant. Nous ne comprenions pas ce qui était entrain de se produire. A bord de notre véhicule, Gloria, Daniel et moi décidions, d’un commun accord, de nous arrêter malgré tout sur les lieux de l’accident. Les pompiers et les policiers étaient là, rapidement rejoints par les militaires, envoyés par le Gouvernement. C’était l’apocalypse. Les policiers tiraient des balles dans tous les sens, pour mettre fin aux jours de ces pseudo morts. Il en a fallu, des tirs, et des balles, avant de nettoyer la place. Certains y sont d’ailleurs restés, ne sachant pas qu’il fallait leur tirer dans le crâne pour les arrêter. Gloria et moi hurlions, et pleurions même. Je n’oublierai jamais ce moment. Daniel, lui, gardait son sang froid. Les militaires nous ordonnèrent de les suivre, il fallait battre en retraite, les morts vivants étant bien trop nombreux pour nous. Ils attendaient des consignes, personne n’était préparé à vivre ce genre de choses. Nous avons donc rejoint l’hôpital de San Francisco, où nous nous efforcions de soigner les blessés. Certains s’étaient fait mordre, mais nous pouvions les sauver en les amputant d’un membre. Nous avons donc passé des jours et des nuits entiers à agir de la sorte. Je n’avais jamais fait ça avant. C’était en 2012. Nous sommes restés environ deux ans ici, faisant des rondes pour sortir de l’établissement, en quête de vivres et de matériel médical. Les rôdeurs étaient de plus en plus nombreux, certains survivants ne revinrent pas. L’hôpital fut rapidement un endroit obsolète, tous les alentours ayant été pillés. Nous n’avions d’autre option que de partir, sans savoir où aller.
Daniel, Gloria et moi avons donc emprunté un véhicule et sillonné les routes de Californie. Nous avons erré à trois durant environ un an, puis nous avons perdu Gloria. Elle était ma moitié, ma meilleure amie. J’eus beaucoup de mal à accepter de vivre sans elle, mais il fallait continuer. Daniel et moi avons rejoint plusieurs groupes de survivants durant notre cavale. Nous devions trouver un campement sûr, où nous pourrions reprendre des forces, épuisés par tout ça. Alors que nous nous étions installés près d’un lac pour passer la nuit, je fus réveillée par un hurlement, provenant de mon compagnon. Il était entrain de se faire dévorer la jambe par un rôdeur. J’exterminais la créature et m’empressait de libérer Daniel de cette jambe qui le ferait mourir. C’était atroce. J’avais pourtant fait ça plus d’une fois, à l’hôpital de San Francisco, mais je savais qu’il ne survivrait pas. Il nous ralentirait dans notre épopée, et Daniel ne supporterait pas d’être assisté. Il me demanda donc de mettre fin à ses jours, et je savais que c’était la meilleure chose que je pourrais faire pour lui à cet instant. Bien que j’ai longtemps hésité, c’est avec une déchirure au cœur que je m’exécutais. Je venais de tuer celui que j’aimais plus que tout.

J’ai erré environ un mois, seule, faisant du mieux que je le pouvais pour ne pas croiser de mordeurs. Il fallait que j’atteigne la Zone, pour lui, pour Daniel. Je suis enfin arrivée aux alentours de juillet 2014. J’étais complètement perdue, vide de toute émotion. Ils m’ont conduite à l’infirmerie, pour me faire passer un check-up complet avant d’être intégrée au camp. C’est ainsi que j’ai rencontré Auregan, le médecin. Mon tempérament reprit le dessus. La colérique et détestable Lilou venait d’entrer en scène. Chacun accusa le coup, mettant ça sous le coup de ce que je venais de traverser. Ils ne me connaissaient pas, ils ne savaient pas qui j’étais réellement. Durant ce check-up, Auregan demanda à me faire une prise de sang, contrôle de routine. Néanmoins, les résultats nous apprirent (autant à elle qu’à moi), que j’étais enceinte. Je fus assommée par la nouvelle. Je ne voulais pas de cet enfant, pour deux raisons. La première, j’avais tué son père. La deuxième, je n’étais pas prête à élever un enfant dans de telles conditions. J’avais fait un déni de grossesse. J’étais enceinte d’environ six ou sept mois. Néanmoins, je devais accepter ce que la nature m’avait donné, et rendre hommage à Daniel. C’est à cet instant que je compris que je devais faire d’Auregan une alliée, la seule à même de m’accoucher. J’ai donc décidé de passer beaucoup de temps avec elle et d’apprendre à la connaître. J’avais confiance en elle. Par une nuit du mois d’août 2014, je ressentis une horrible douleur dans le ventre et commençais à perdre du sang. Je pleurais, je hurlais, réveillant certainement toute la Zone 51. Je me suis empressée d’aller à l’infirmerie, espérant y trouver Auregan. Bien que, soit disant, elle ait fait du mieux qu’elle pouvait, j’ai perdu mon enfant. Je la tenais pour entière responsable de ce qui était entrain de m’arriver. Elle avait forcément raté quelque chose, mal fait son travail. Je suis restée alitée deux jours, un autre médecin m’avait prise en charge. Auregan n’avait pas assumé et n’avait pas pris la peine de venir me voir. De toute façon, ça aurait été inutile. Elle m’avait privée de mon enfant. Lorsque je m’en sentis capable, je profitais d’un moment d’inattention du médecin en pleine nuit et je suis partie, sans affaires, sans armes. Je ne pouvais pas rester ici, proche de tous ces atroces souvenirs.

J’ai erré environ deux mois, avant de tomber sur un nouveau campement : Bodie. Les membres de ce groupe semblaient de vraies machines de guerre, c’est exactement ce qu’il me fallait.

Auregan B. Heathcliff a l'immense plaisir de te valider !
Félicitations, tu rejoins le groupe de Bodie
Ohlala mais Auregan va être trop triiiiste quand elle va la croiser En tout cas, j'adore ce que tu as fait de Lilou & j'ai vraiment hâte de pouvoir jouer avec toi, ça promet tout ça
Bodie, quel choix ! J'avoue, je m'attendais pas à ça mais ça colle tellement bien que voilà
Have fun


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