Après sept ans de bons et loyaux services, Born ferme ses portes. Merci à tous ceux qui ont participé, d'une manière ou d'une autre, de près ou de loin, à son aventure.
Sujet: [Flashback] Time to live again (Claire) Mer 26 Avr - 22:24
Claire & Aelysia - Time to live again
Faire son paquetage. Défaire son paquetage. Refaire son paquetage. Depuis qu'elle avait intégré le groupe des Sauveurs, cela était devenu un geste répétitif, voire même habituel. Mais cette fois-ci, ce nouveau départ laissait un goût amer à Aelysia. Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, Ethan ne sera pas à ses côtés. Cela faisait maintenant dix jours qu'il était décédé. Dix longues journées, dix longues nuits durant lesquelles elle errait dans le camp, le regard vide. A chaque fois qu'elle fermait les yeux, dans l'espoir de trouver le sommeil, elle entendait cette voix hurler son prénom. Elle se revoyait courir jusqu'à cette foule rassemblée autour du groupe qui revenait d'expédition. Elle revoyait Ethan, en sang, poussant son dernier souffle devant elle. Pire encore, elle se revoyait planter sa lame de couteau dans la cervelle de son ami, pour ne pas qu'il devienne comme eux. Eux, ces rôdeurs qui avaient ruiné son existence. Pourtant, cette fois-ci, ce n'était pas eux, les fautifs. Alors que le monde était parti en vrille, où chaque minute à l'extérieur devenait dangereuse, Ethan, quant à lui, était mort bêtement. Pas de morsure. Non. Une balle perdue lui avait arraché la vie et l'avait arraché à Aelysia. Depuis ce soir-là, elle n'avait plus décoché un mot, se contentant de hocher la tête quand on lui demandait si elle allait bien, d'esquisser un sourire de convenance quand on posait une main réconfortante sur son épaule. Elle n'était pas même allée se recueillir à l'endroit où Ethan reposait désormais. Elle n'avait pas pleuré, pas une seule fois. Le choc post-traumatique en était sûrement la raison. Alors, beaucoup la regardaient en chien de faïence, dans l'attente du moment durant lequel elle craquerait.
L'après-midi touchait à sa fin. Tout le monde s'activait pour ranger les camps, emballer ce qu'il y avait à amener. On avait laissé Aelysia tranquille, lui demandant simplement de s'occuper de son paquetage. La jeune femme avait arqué un sourcil, prenant plutôt mal cette requête qui, à l'origine, était bienveillante. Elle arriva jusqu'à sa tente, vide à cette heure-ci. Les autres étaient probablement affairés ailleurs. Mais quand elle s'avança jusqu'à son lit, elle s'immobilisa, son regard noisette scrutant le sac à dos qui trônait sur son matelas. C'était le sac d'Ethan. La jeune femme s'installa sur le lit et entreprit de l'ouvrir. Il y avait un livre, le recueil de poème de Charles Baudelaire, les Fleurs du Mal. Elle savait que c'était pour elle. C'était le rituel d'Ethan. A chaque fois qu'il partait en expédition, il ramenait un livre pour Aelysia, qui s'avérait être une très grande lectrice. C'était le dernier, le tout dernier, celui qui avait le plus de sens. Elle le posa à côté d'elle et reprit sa fouille. Des vêtements essentiellement. Mais en repliant un t-shirt, un objet tomba à terre. C'était les plaques militaires du jeune homme, accrochées à une longue chaîne. Elle frôla du bout des doigts le prénom et le nom gravés dans la plaque en argent. Les larmes vinrent naturellement et Aelysia n'essaya même pas de les empêcher de couler. Elle se sentait vide. Et seule. Horriblement seule. Elle entendit du mouvement derrière elle et sursauta. Elle se releva brusquement du lit et essuya ses larmes, comme si cela était une honte. Claire se tenait au beau milieu. Aelysia lui avait très peu parlé, mais pour le peu qu'elle l'ait côtoyée, elle avait senti qu'elle était une bonne personne. Elle emballa les affaires, la tête baissée pour ne pas montrer qu'elle pleurait. "Désolée, je pensais être seule." se contenta-t-elle de murmurer doucement. Ce n'était pas un moyen de la mettre dehors, loin de là. Simplement, Aelysia s'était mise en tête qu'on n'avait plus le droit à ces moments de faiblesse dans un monde comme celui-ci. Et encore moins de les imposer aux autres. roller coaster
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Sujet: Re: [Flashback] Time to live again (Claire) Jeu 4 Mai - 20:19
Time to live againEst-ce que j’étais vraiment en direction de la Californie ? C’était la question que je me posais tous les jours. Je n’y étais jamais allé auparavant. Et je trouvais étrange de m’y rendre maintenant. J’avais toujours rêvé des plages californiennes, du sable chaud et de l’océan. Mais j’aurais préféré y aller avant que tous ces monstres ne fassent leur apparition. Parce que je savais bien que je n’allais pas en Californie pour m’amuser et prendre du bon temps. On y allait pour aider les survivants là-bas, leur offrir le vaccin et repartir plus tard lorsque les grosses têtes en auraient décidés ainsi. C’était la première fois que je prenais pars à une de ces expéditions. J’étais plutôt frileuse à l’idée de sortir du laboratoire. Mais je me disais qu’Arthur aurait probablement prit part à cette aventure et c’est ainsi que j’ai décidé d’en faire partit. Ça me permettrait par le fait même de sortir un peu de ma bulle de confort et de voir ce qui se passe réellement à l’extérieur à la place de poser des questions aux militaires. Ils commencent à en avoir marre je crois de mes questions insignifiantes.
La journée tirait déjà à sa fin. Du moins, c’est ce que je croyais. Je n’avais pas regardé ma montre de la journée. J’avais couru partout en espérant que ça ait été utile. Un groupe avait retrouvé un homme blessé dans la forêt et il s’était avéré qu’il avait été mordu par un rôdeur. J’avais découvert la blessure en lui demandant de retirer son chandail. Il avait été plutôt contre cette directive lorsque je le lui avais demandé. Ce qui était louche. J’étais allé chercher un garde à l’extérieur de la tente dans laquelle je recevais les blessés car c’était le protocole. Si un(e) blessé(e) refusait d’obéir à une demande qu’on leur faisait et que ça pouvait être dangereux pour les membres de notre cortège, alors je devais en aviser un garde ou un soldat. Et le fait que cet homme ne veule pas retirer son chandail, c’était assez à mon avis pour demander de l’aide. J’avais bien réagit, car en retirant le morceau de vêtement, il s’était avéré que l’homme avait des traces de dents déjà très enflés sur le côté. Entouré de sang séché, ce qui voulait dire qu’il avait été mordu depuis un moment déjà. Le garde avait ordonné à l’homme blessé de sortir de la tente et je savais très bien ce qui était arrivé par la suite. Je ne savais même pas pourquoi l’homme avait accepté d’entrer au camp pour commencer. Il connaissait son état, il savait qu’il allait mourir d’un moment à l’autre et il nous avait tous mit en danger en entrant dans notre camp.
Cet incident m’avait mise dans tous mes états et j’étais retourné dans la tente où se trouvaient mes effets personnels. On partirait bientôt, il fallait que je range mes choses avant de partir. Mais la première chose que je fis une fois dans la tente fut de m’assoir directement par terre et de m’adosser contre mon lit. Cet événement me rappelait Arthur. Ça avait été brutal, rapide et sans pitié. L’homme avait été appréhendé et même si je n’avais rien entendu par la suite, je savais qu’il avait été tué. Ils s’étaient occupés du problème comme je me souvenais avoir entendu après la mort d’Arthur. C’était ce que je trouvais de plus difficile. La froideur des gens chez les Sauveurs. Je n’étais pas comme ça du tout et j’essayais de vivre avec. Je me disais que j’avais de la chance de ne pas avoir à me battre chaque jour pour ma survie et que si j’avais à survivre seule, je serais morte depuis longtemps déjà. Je vivais de privilèges. J’étais médecin donc j’avais ma place ici. Mais si je n’avais pas exercé ce métier, on m’aurait abandonné de l’autre côté de la clôture avec pour seule aide un vaccin qui m’aurait permit de ne pas me transformer si je m’étais fait mordre.
Je sursautais en entendant quelqu’un entrer dans la tente et n’osais pas bouger. Puis je me relevais et tournais la tête vers la nouvelle venue. C’était Aelysia. Elle n’était pas avec le groupe depuis bien longtemps. Et son histoire était tout de même tragique. L’homme avec qui elle avait intégré le groupe était décédé il n’y a pas longtemps, quelques jours à peine. Je me souviens encore. C’était horrible. Mais pour moi, c’était un peu comme l’événement d’aujourd’hui. Je ne connaissais pas la personne touchée. Oui ça me touchait, ça me troublait même, mais jamais autant que la mort de mon mari. Elle était assise sur son lit et semblait perdue dans ses pensées. Du moins c’était ce que j’imaginais. Je m’avançais finalement vers elle, décidé à voir si je pouvais lui apporter de l’aide de quelque façon que ce soit. Je me disais que ça lui ferait peut être du bien de discuter (ou de m’écouter parler en fait). Parce que je sais que si quelqu’un avait été là pour moi au décès d’Arthur, ça m’aurait fait du bien d’être comprise. Elle sursauta à mon approche et je remarquais les larmes sur ses joues. Elle s’excusa pour je ne sais quelle raison et emballa précipitamment ses affaires.