La routine commençait déjà à prendre le dessus, alors que Danielo venait d’achever son premier mois sur le camp. Il n’arrivait toujours pas à se faire à son statut de suspect, alors que certains de ses collègues continuaient de le dévisager avec scepticisme. Danielo avait pourtant réussi à se faire quelques alliés parmi eux, aussi surprenant que cela puisse paraître. Lui qui souhaitait pouvoir retrouver sa liberté, il avait fini par accepter de faire des efforts, pas avec tous, évidemment, mais au moins avec ceux qui tentaient de briser la glace avec lui. Depuis trois jours maintenant, chaque fois qu’il terminait sa pêche, il revenait aider l’un de ses camarades pour une autre tâche, offrant ainsi une meilleure image de sa personne auprès de ses supérieurs. Pour le coup, ses efforts allaient de nouveaux payer, puisqu’il venait d’obtenir un ticket magique. Pendant un long moment, alors que son petit chef lui avait tendu le billet, Danielo l’avait dévisagé en grimaçant, ne connaissant absolument pas l’utilité ou la valeur de celui-ci sur le camp. « Si tu continues, tu en auras d’autres ! ». Ajustait le petit monsieur, en espérant que cela suffise à le motiver pour les prochains jours. Mais encore une fois, le Gomez ne comprenait pas, l’air interrogatif. « C’est quoi, une loterie ? J’ai une petite chance de gagner un t-shirt troué ? » Plaisantait-il, en riant de sa propre boutade, alors que le second secouait la tête avec exaspération. Il avait tellement l’habitude, qu’au final, ses sarcasmes ne l’agaçaient plus. « Tu les échanges contre des courses, des affaires ou des médicaments ! ». Achevait-il, malgré tout, en lui tapotant l’épaule. Mais qu’est-ce qu’il ne venait pas de lui dire là ? Danielo avait piqué un bon, n’attendant pas plus longtemps avant de partir en courant, en se dirigeant vers le centre du camp. On aurait dit, un petit gamin. Le gaillard n’avait strictement pas l’habitude de trainer dans les environs, alors évidemment, l’organisation des lieux l’avait quelque peu perturbé. Il n’avait pourtant pas hésité très longtemps, mettant un pied dans le petit supermarché qui bordait l’angle de la zone. Ne manquant pas de jugeote, Danielo avait d’abord interrogé la caissière, afin de ne pas s’emballer trop vite sur la valeur de sa nouvelle acquisition. Cette dernière, ne l’ayant jamais vu, l’avait regardé d’un air bien plus aimable que la moyenne, accentuant l’enthousiasme du Colombien. Quatre. C’était donc ce qu’il avait le droit de prendre ici, de rapporter à sa caravane et de consommer, de manière purement égoïste. Il aurait bien eu envie de l’embrasser, sauf que son cerveau s’était déjà enflammé, le forçant à analyser tous les rayons du supermarché, afin de ne pas se tromper. Il avait déjà choisi du bon café, et un énorme pot de cornichon, lorsqu’il tomba sur les gâteaux. Sans prendre garde à l’individu qui s’apprêtait à attraper le même dernier paquet, Dan déposa sa main sur la sienne, se retrouvant rapidement face à une sorte de litige. À peine ses yeux s’étaient déposés sur le visage de l’homme, qu’il se figea, stupéfait par l’identité du concurrent. LOGAN ! Il était resté hagard pendant un moment, alors que celui-ci s’attablait déjà aux retrouvailles. « J’arrive pas à y croire !! ». Claquait-il, alors que leurs deux mains n’avaient pas délogé du paquet. Il s’était enquillé déjà une bonne série de question, et pourtant il ne réalisait toujours pas. « Tony ? TONY !! IL EST LA ?? ». Bah ouai, chacun ses priorités hein ? « Écoute, ça va pas être possible... j’ai beaucoup plus besoin de sucres que lui, donc... il va falloir que tu retires ta main ! ». Il avait brusquement repris son sérieux, fixant avec un faux air sévère son vieil ami. Puis, après l’avoir laissé mijoter un peu, il avait affiché son plus beau sourire de farceur, libérant sa prise pour venir l’étreindre sans plus attendre. « S’il me laisse juste goûter un tout petit morceau, il est tout à lui... et oui Val est là aussi ! ». Répondait-il, enfin. « C’est dingue, j’suis vraiment content que vous soyez tous les deux sains et saufs !! Si tu savais...». Cette fois, il était sincère.

Les vieilles habitudes du jeune Colombien ne semblaient pas avoir été oubliées par Logan, qui avait aussitôt éclater de rire, débusquant immédiatement la plaisanterie de son camarade. Danielo n’était plus aussi imprévisible qu’il l’était à l’époque avec lui, cependant, il se promettait intérieurement d’être mieux préparer pour la prochaine fois. Le papa était prêt à sacrifier le paquet de gâteau pour son fils, pas du tout gêné par cette éventualité. Mais Dan n’avait pas l’intention de le priver de son dû, jugeant qu’il en aurait bien plus besoin que lui. Surtout à son âge. « Non, je lui laisse, ne t’inquiète pas. Tout est précieux maintenant... surtout ici. ». Il venait d’obtenir ses premiers tickets de course, et il n’était pas sûr d’en obtenir d’autres à l’avenir, alors clairement, il savait de quoi il parlait. Logan avait, de toute évidence, deux bouches à nourrir, donc pour Danielo, il n’y avait pas à chipoter pour un stupide paquet de biscuits. Pour autant, celui-ci n’avait pas l’air très convaincu par les retours du jeune brun, présentant subtilement son petit tas de tickets. Cette situation le gênait, réellement, alors afin de ne pas paraître ingrat, il avait rangé sa main libre dans sa poche, le laissant ainsi comprendre qu’il ne lui déroberait pas ce qu’il avait acquis de droit. S’il y avait bien quelqu’un qui méritait de manger à sa faim, c’était bien Logan et son fils. Surtout dans ce foutu camp... Et puis, Danielo avait fini par s’habituer à ses repas de basses qualités à force... il s’estimait déjà très chanceux d’avoir pu prendre du café, du vrai, et des cornichons non périmés, qu’il détenait d’ailleurs, toujours dans l’autre main. Et tandis qu’il avait officiellement renoncé aux biscuits, Logan s’intéressait à sa situation, le mettant plutôt mal à l’aise. Il avait l’habitude de se plaindre de sa situation, barricadé dans la zone des suspects, crachant son venin à qui voudrait bien l’entendre, parce qu’il aurait voulu pouvoir conserver sa liberté, cependant, il ne se voyait pas le faire devant Logan, qu’il avait toujours considéré comme un père ou un grand frère. D’abord hésitant, il avait pris la peine d’avaler sa salive avant de répondre, cherchant les bons mots pour ne pas le décevoir. Il l’avait beaucoup trop longtemps placé sur un piédestal, certainement à cause de leurs précédentes entraides, alors apprendre qu’il faisait partie de la sous-catégorie risquait de lui déplaire. Quoique, Logan avait aussi connu la version tête brûlé du Colombien, non ? « Pourtant, tu es là... donc c’est que tu t’en es bien sortie. ». Rétorquait-il, en gagnant un peu de temps. « Je... Pêcheur. ». Abrégeait-il, en espérant que le survivant ne soit pas trop renseigné sur la classification des postes au sein des groupes du camp. Pêcheur faisait clairement partie de la catégorie des habitants à surveiller, tout comme ceux qui devaient consacrer leurs journées à faire le ménage, ou à éplucher les patates. Il avait haussé les épaules, toujours très gêné. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ? On s’occupe bien de vous j’espère ? ». Professionnel de l’esquive ? On verra ça...

Un petit sourire amusé était apparu sur le visage du Colombien, alors que Logan tentait de justifier l’alimentation de son fils, en pleine croissance. Il est clair qu’à l’âge qu’il avait maintenant, il devait engloutir le double. Dan s’était privé de gâteaux en bonne santé pendant de nombreuses années, alors quelques jours de plus ou de moins ? « Je suppose qu’il est presque aussi haut que toi maintenant ? ». Se permit-il, bien qu’évidemment, Danielo restait le plus grand des trois, de son mètre quatre-vingt-treize. Disons qu’il avait hérité des bons gènes, enfin... un peu comme tous les hommes de sa famille ? Le sujet avait logiquement, dérivé sur leurs situations respectives, laissant le jeune homme quelque peu mal à l’aise. Il tentait malgré tout de le dissimuler, ne souhaitant pas partager sa sinistre situation avec l’un de ses plus vieux amis. Ils avaient déjà traversé beaucoup de choses ensemble, à l’époque, et même si aujourd’hui, tout paraissait beaucoup plus stable, Logan avait l’air d’en garder de fâcheux souvenirs. Certainement qu’avoir retrouvé, le visage familier du Gomez, avait fait ressurgir de douloureuses cicatrices. « C’est mieux de penser à demain, plutôt qu’à hier... Tu sais, vous aidez a été une des meilleures parties de ma survie... je préfère m’attarder dessus, plutôt que de penser à celles que je n’arrive pas à oublier. ». Les cambriolages qui avaient mal tourné ? Les règlements de comptes ? Les poursuites ? Autant de truanderies qui avait fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, un type un peu plus robuste, plus brave et moins honnête aussi. « Mais si vous êtes arrivés tous les deux ici, c’est que vous n’avez pas forcément eut besoin d’autant d’aide que tu le penses... ». Il tentait de lui rappeler qu’il était un bon père, malgré tout. L’hésitation, et le malaise occasionné par les questions de Logan, avait fini par se voir, et ce dernier avait directement mis les deux pieds dans le plat, ne passant pas par quatre-chemins. La situation précaire du Colombien n’avait pas l’air de l’impressionner, non plus de le déranger, soulageant un peu Danielo. « Infirmier ? Vraiment ? C’est un bon poste... au moins tu as accès aux médicaments. ». Oops, celle-là, elle était sortie toute seule. Alors que de son côté, il était privé de tout. Il fallait qu’il soit au bord de la mort, pour qu’on ne décide de l’y emmener... « Et puis, tant mieux pour Tony, au moins il peut essayer de reprendre une vie... “normale” ? Enfin de nos jours. ». Ajustait-il, en gagnant un peu de temps. Danielo avait lâché un soupir, se frottant la nuque nerveusement, avant de lui répondre enfin. « Ouai... et encore, je sais qu’il y a une catégorie qui vit dans les prisons... celle juste en dessous de la mienne. Je sais que tu me connais... mais... entre nous, si j’avais eu le choix, j’aurais gardé ma vie dehors. ». Admettait-il, très franchement. Privé de sa liberté... C’était bien ça qui le dérangeait le plus. C’était même devenu presque invivable pour lui, par moment.

La chance n’avait pas souri qu’au fléau comme Danielo, accordant autant de pitié aux truands, qu’à ceux qui étaient parvenus à rester droit dans leurs survies. Le regard, plein de fierté, du père avait touché le jeune Colombien, qui tentait de mettre de côté les mauvais souvenirs. Au moins, Logan avait survécu avec son fils, et pour le moment, c’est tout ce qui comptait. « J’ai hâte de le revoir lui aussi, du coup... mais malheureusement je ne suis pas autorisé à trainer dans ton quartier alors... je suppose qu’on va devoir jouer avec le hasard ? ». Effectivement, Danielo devait limitait ses promenades, entre sa caravane, sa zone de pêche, et les rares places communes, qu’il évitait, généralement d’ailleurs. Le petit sous-entendu du Colombien avait suffi à faire comprendre au papa, qu’ils devaient éviter d’aborder les mauvais souvenirs de leurs passés. Dan avait été plutôt sage en la présence de Logan et de sa famille, mais il avait, entre temps, accumulé de nombreux larcins. Et tandis qu’il retenait contre sa poitrine, son sac de grain à moudre, et sa conserve de gros cornichons, il tentait d’imaginer comment Logan avait atterri au sein du camp avec sa progéniture. Apparemment, son arrivé n’avait pas été de tout repos, étonnant le grand Gomez qui continuait de le dévisager. « La grippe ? Merde... avec la pénurie de médicaments, tu as finalement eu de la chance de l’attraper ici...». Parce qu’en-dehors, il aurait pu mal finir. Ce mauvais moment était bel et bien derrière lui, passant du coq à l’âne en révélant qu’il était soulagé de savoir son fils à l’école. Dan avait souri avec intérêt, réalisant que ce camp, avait malgré tout aidé de nombreuses personnes. Au moins, il pourrait oublier quelques minutes par jour, l’existence de cette maudite épidémie. Et alors qu’il se confiait sur sa pénible situation, et son manque de liberté, Logan lui suggéra de retourner voir Vance, afin de pouvoir améliorer sa survie au sein du camp. Ce fut plus fort que lui, le Gomez lâcha un rire ironique. « Non merci, il est hors de question que je commence à lui lécher les bottes... si je suis coincé ici, c’est à cause de ce type, justement ! ». Claquait-il, un peu contrarié. « Et puis... je suis pas très bien accepté dans mon secteur... Soi-disant que je me rebelle de trop...». En même temps, Dan n’avait jamais accepté l’autorité, alors...

Armé de son petit paquet de café à moudre, et sa boite de cornichon, Danielo tentait de faire bonne figure auprès de Logan, ne souhaitant pas le faire culpabiliser de sa situation, alors qu’il en avait obtenu une bien meilleure. De toute évidence, celui-ci semblait vouloir lui faire plaisir ou le réconforter, lui proposant de venir lui rendre visite, accompagné d’une bonne bouteille. Les petites rides au bord des yeux du Colombien étaient subitement apparues, tandis qu’il esquissait un sourire. « N’utilise pas tes crédits pour moi, mais en tout cas, main vide, n’hésite pas à venir... et avec ton fils ! » Se permit-il, en sachant que leurs visites lui feraient forcément du bien. Il était déjà en train de se demander s’il avait croisé sa jumelle, lorsque ce dernier changea de sujet, abordant l’état dans lequel il était, avant “d’intégrer” le camp. Apparemment, il avait encore une fois croisé la bonne personne, puisque celle-ci l’avait soigné, et ainsi sauvé d’une mort certaine. Enfin, c’était avant qu’il ne lui rappel dans quelles conditions, ils avaient atterri ici. « S’il y a encore un dieu par ici, il a l’air de vraiment, vraiment t’adorer. ». Ajustait-il, puisque clairement, Logan et son fils avaient reçus beaucoup d’aides. Ricochant sur la situation du Gomez, Logan s’était montré particulièrement inquiet, cherchant une solution à apporter au Colombien, afin qu’il puisse se sortir de son “seuil de vie”. Danielo avait rapidement refusé sa première idée, sachant pertinemment qu’il était incapable de lécher les bottes du meneur de cette sordide organisation. Pour autant, le papa n’avait pas baissé les bras, lui imposant son aide, s’il en ressentait le besoin. Danielo avait apprécié le geste, affichant une petite moue adorable. « C’est gentil... Je le ferais. ». Mentait-il, en sachant qu’il était plutôt du genre à se débrouiller seul, et donc, la moitié du temps, à se mettre encore plus dans la merde. Et tandis qu’ils échangeaient les nouvelles, Danielo sentit un regard insistant se poser sur lui, à l’autre bout du rayon. Lorsqu’il s’y attarda, il reconnut aussitôt l’un de ses “collègues”, qui ne l’avait jamais vraiment apprécié, jusque-là. « Oh, voilà... on arrive enfin au moment que j’attendais avec impatience... ». Tout en fixant l’individu, il avait arqué les sourcils, cherchant à le gêner. Lorsqu’enfin celui-ci changea de rayon, Dan reporta son attention sur Logan. « Il va sans doute venir t’avertir en sortant... “Méfie-toi du pêcheur, c’est le plus ingrat des Gomez sur le camp, gnagnagna, il est pas du tout solidaire, gnagnagna, ne lui fais pas confiance”...». Il haussa les épaules. « Bref, le traintrain quotidien. Je ne t’en voudrai pas si tu veux m’éviter, quelque temps, après ça, afin de pas salir ta propre réputation... ». Mais le pire, c’est que Dan était très sérieux.

L’enthousiasme du père de Tony semblait assez contagieux, soulageant ainsi le jeune Danielo de ses problèmes quotidiens, puisqu’il les avait oubliés pendant quelques minutes. Logan était plutôt bon pour vous changer les idées, et c’était une qualité qui avait sacrément manqué au Colombien. Tandis qu’il s’impatientait déjà de lui montrer l’évolution de son fils unique, Dan se demandait déjà s’il parviendrait à le reconnaître ; en sachant qu’un adolescent pouvait rapidement changer du tout au tout, physiquement surtout. Il espérait sincèrement avoir l’occasion de les retrouver rapidement, et qu’il n’y aurait aucun obstacle pour freiner cette petite “réunion de famille” ? « S’il te ressemble toujours autant, je n’en doute pas... ». Claquait-il de la langue, en le taquinant, alors que Logan venait de lui révéler que Tony parlait toujours autant. Il lui avait lancé un petit clin d’œil amusé, détenant toujours entre ses bras son si précieux café, et ses cornichons. Pendant ce temps, Logan lui-même s’étonnait de sa propre longévité, alors qu’il aurait pu mainte fois périr lorsqu’il se trouvait à l’extérieur de ce camp. Cela venait de lui rappeler à quel point cette organisation était utile pour des personnes comme lui, Tony ou sa sœur jumelle ; ainsi, ils n’avaient plus à se soucier des morts, seulement d’eux-mêmes. Le cœur du Colombien se serra dans sa poitrine à cette idée, parce qu’il comprenait que jamais il n’arriverait à ressentir ce sentiment de sécurité ici. Pour lui, on l’avait arraché à sa liberté et à son libre-arbitre. Il s’agissait pour lui d’une véritable torture interne. Qu’importent les obstacles qu’il aurait à affronter dehors... C’était son choix non ? Les deux amis furent brusquement interrompus par un “voyeur”, alors que celui-ci toisait avec dédain le grand Colombien. Il avait pourtant rapidement pris la fuite, lorsqu’il comprit que Dan l’avait remarqué. Ce dernier en profita alors pour avertir Logan de ce qui l’attendait, une fois qu’il aurait mis le nez dehors. Effectivement, il risquait d’entendre beaucoup parler de Danielo... Pour autant, cela n’avait pas suffi à le déstabiliser, puisqu’il s’empressa de rappeler à son ami ce qu’il représentait pour lui. Totalement abasourdi par sa réaction, il avait brutalement déposé ses achats sur le recoin d’une étagère, pour venir prendre Logan dans ses bras. « Merci.. ». Lui avait-il soufflé à l’oreille, avant de lui rendre sa liberté. Ramassant ses affaires. « Tu m’avais manqué... ». Conclut-il enfin, tout gêné. « Je devrais peut-être te laisser finir tes courses... et on pourrait se retrouver plus tard ? ». Allez, prenons des risques, Danielo se fichait de quitter son quartier de confinement.