Cher journal,

Je ne saurais te dire quel jour nous sommes. Je ne pourrais pas non plus te dire l’heure exacte. Je ne me souviens plus vraiment comment c’était avant. La vie normale. Je ne sais plus exactement ce que cela fait de se faire sortir de ses rêves par un réveil. De devoir se lever, pour aller en cours. Être assise dans un amphithéâtre tellement grand qu’on ne connaît même pas la moitié des noms des gens. Je n’arrive plus vraiment à me souvenir de ce que je ressentais quand j’étais dans un cours qui ne me plaisait pas. Je savais, que parfois, j’en avais marre de cette vie. D’avoir des heures et des heures de travail en rentrant de l’université. De devoir faire des dossiers tous aussi incompréhensible les uns que les autres. Avoir toujours cette pression sur mes épaules. Cette peur de décevoir mes parents. Cette peur de ne pas réussir. Tout ce que je sais, c’est que je n’avais pas confiance en mois à l’époque. Je n’ai toujours confiance en moi, à l’heure actuelle.

J’avais une vie paisible. Née à Los Angeles, deuxième enfant de la famille, nous étions le stéréotype parfait de la famille américaine. Mes parents n’étaient pas des plus riches mais ils subvenaient convenablement à nos besoins. Avec mon frère, on s’entendait bien. Mais ils nous arrivaient aussi de nous disputer. Au final, je n’ai pas eu une enfance difficile. Elle a plutôt été heureuse. Dès mon plus jeune âge, je savais que je voulais travailler dans le domaine de la médecine. Je voulais faire un métier utile. Quelque chose qui serve aux autres. J’ai toujours eu de l’empathie envers les autres. Même ceux qui ne m’aimaient pas. A l’école, j’étais cette élève studieuse, qui écoute toujours en classe. Première de la classe, les autres me fuyaient. J’avais du mal à m’intégrer, étant trop timide. Et puis, tout le monde sait à quel point les enfants peuvent être méchant entre eux, à cet âge-là. Entre les divers noms d’oiseaux qu’ils me donnaient et avoir l’impression d’être complètement différente, je préférais rester seule dans mon coin. A lire des livres. Parce qu’au moins les livres, n’étaient pas méchants, eux.

On finit tous par grandit. J’intégrais un collège où je continuais d’être première de la classe. Si les filles de ma classe commençaient à s’intéresser aux garçons, moi ce n’était pas du tout mon cas. J’allais en cours, je rentrais directement chez moi pour travailler. Mon traintrain quotidien, s’arrêtait-là. Il était inimaginable pour moi d’aller boire un verre des copines. Au collège, mais surtout, au lycée, je commençais à m’ouvrir aux autres. J’avais quelques copines, qui n’étaient pas populaires mais ça m’allait. Je voulais me fondre dans la masse. Qu’on ne me remarque pas. Alors que j’ambitionnais les plus grandes universités des Etats-Unis, mes copines pensaient plutôt à arrêter les cours après leur diplôme d’état. Mon frère avait intégré UCLA, je voulais faire pareil, voire même en intégré une meilleure. Après un entretien avec plusieurs doyens, j’ai eu le choix entre UCLA et Princeton. Je n’avais pas postulé à Harvard.

Mon choix s’était porté sur UCLA. Plus proche de chez moi, je pouvais voir mes parents et mon frère quand ça me chantait. Je dormais sur le campus, plus pratique pour les cours. Très rapidement, je me suis imposée comme étant l’une des élèves les plus brillantes. Certains garçons tentaient des techniques de drague avec moi, lorsque je ne pensais qu’à travailler. Je pensais surtout qu’ils se moquaient de moi, pour la simple et bonne raison que je ne me suis jamais vraiment trouver jolie. Je ne savais pas me maquiller, ni me mettre en valeur. J’étais juste banale. Je ne participais pas aux fêtes organisées sur le campus non plus. Je jugeais que c’était une perte de temps. Je n’avais que le mot travail à la bouche, ce qui faisait rire mon frère et inquiétait quelque peu mes parents. Je donnais de temps à autres des cours de tutorat pour les élèves en grande difficulté. Mais je choisissais des élèves motivés, je ne voulais pas perdre mon temps.

Ma vie d’avant me manque. Mes parents me manquent. Mon frère aussi. Je ne sais plus exactement comment ce bordel à commencer. Je crois, qu’en réalité, je ne le saurais jamais. Mes parents ont essayé de nous sauver, mon frère et moi. Ils ont tout fait pour qu’on soit en sécurité. Ils voulaient qu’on reste tous les quatre. Sauf lorsqu’il s’agissait de sortir. Ils ne voulaient être que tout les deux. Moi, dans un sens, ça m’allait. Nous avions trouvé un endroit sûr. Un peu éloigné de tout. En lisière de forêt. Mais ils ont voulu aller chercher des vivres. Tous les deux. Ils ne sont jamais revenus. Mon frère a voulu partir à leur rencontre ce jour-là mais je l’en ai empêché. Il fallait qu’on reste tout les deux. Parce qu’on était plus fort à deux. Et parce que je ne me voyais pas évoluer seule dans un monde aussi hostile que celui-ci. On a erré ici et là, sans vraiment avoir de but. Il me protégeait tandis que moi je le soignais lorsqu’il se blessait. Puis un jour, il a décidé de partir seul pour chercher à manger ou des médicaments, ou bien même les deux. C’était il y a un an. J’ai continué à essayer de survivre. De remuer ciel et terre pour le retrouver mais il n’a jamais donner signe de vie. De rencontres en rencontres, j’ai croisé le chemin des sauveurs. Il en a fallu du mal mais ils m’ont finalement accepté dans leur groupe. Ce n’est pas forcément l’idéal mais au final, on s’y fait. Et puis, cela me permet d’être entouré.

Puis un jour, je suis partie en raid avec un petit groupe. Je n’étais pas forcément rassuré. Le monde hostile du dehors m’effrayaient quelque peu mais je n’avais pas le choix. C’est lors de ce raid que nous avons croisé Naël. Pour une raison que j’ignore encore, je suis allée vers lui. En effet, je ne suis pas le genre de personne à aller vers les autres, préférant rester seule dans mon coin. Mais avec lui c’est différent. Il a ce « truc » qui me rassure, qui me donne envie de sortir de ma coquille. Je suis même allée jusqu’à lui conseiller de ne pas prendre le vaccin. Je fais partie des personnes qui travaillent dessus et je n’en connais pas encore les conséquences. C’est l’une des rares personnes dont je suis proche ici et je n’ai pas envie de perdre la relation que j’ai, avec lui. Il va même jusqu’à m’entrainer pour que je prenne confiance en moi. Mine de rien, on se reproche de plus en plus et cela me fait peur parfois. Advienne que pourra.

Naël S. Warrens a l'immense plaisir de te valider !
Félicitations, tu rejoins le groupe Shit Happens
Bon je t'ai déjà tout dit par MP (il me semble) : tout est parfait pour moi J'aime beaucoup ce que tu as fait d'Aelisia et j'ai hâte de RP avec toi
Belle façon de rédiger ton histoire, c'était très agréable à lire (comme le reste)


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